Sharky

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jeudi 13 avril 2006

Requins polynésiens : une lueur d'espoir

À la suite du conseil des ministres, tenu le 12 avril à Papeete, le gouvernement a déclaré :

La pratique du « shark finning » sera interdite dans toute la Polynésie française et que la pratique du « shark feeding » sera également interdite dans tous les lagons, les passes et dans un rayon de 1 kilomètre centré sur l’axe de la passe.

Cette information figure actuellement à la une du portail du gouvernement sans toutefois en dire guère plus. Y-aura-t-il une interdiction totale de l'importation et de l'exportation des ailerons de requins, quelles seront les sanctions ? Aucun texte n'est disponible pour le moment et le cycle législatif est loin d'être terminé.

mercredi 22 février 2006

Les requins confinés dans seulement 30% des océans

Une étude portant sur 20 ans de données a été réalisée par la Royal Society, il en ressort qu'aucun requin ne dépasserait la profondeur d'environ 2500 mètres. Cette donnée est très importante car cela réduit drastiquement le territoire possible des requins mais, plus inquiétant, cela démontre aussi qu'aucun requin n'est hors de portée de l'homme et des outils de pêche modernes.

Dans la conclusion du résumé :

All populations are therefore within reach of human fisheries, and there is no hidden reserve of chondrichthyan biomass or biodiversity in the deep sea. Sharks may be more vulnerable to over-exploitation than previously thought.

Toutes ces populations [de requins] sont de ce fait à portée des pêcheries, et il n'y a aucune réserve cachée de biomasse chondrichtyenne [requins, raies et chimères] ou biodiversité dans les grands fonds. Les requins sont certainement encore plus vulnérables à la sur-exploitation que ce que l'on pouvait penser alors.

Source : Royal Society, résumé de l'article seulement ; le contenu de l'article est accessible aux abonnés.

Les Seychelles interdisent le finning

La pêche des requins n'est pas interdite mais c'est une avancée considérable qui est la suite logique d'une étude locale sur les populations et la conservation des requins.

Cette mesure concerne toutes les flottes étrangères, les peines vont jusqu'à 500000 roupies seychelloises (77664 €) ainsi qu'à la saisie des prises et du matériel utilisés à cet effet.

Sources : African News Dimension, Mail & Guardian online.

lundi 13 février 2006

Bruce est orphelin...

Peter Benchley auteur du livre « Les dents de la mer » est mort. Ce livre puis son adaptation au cinéma par Steven Spielberg a eu un impact considérable sur le grand public, créant toute une génération de cauchemars : « Vous nagez dans l'océan et... ». Si l'image des requins en a souffert, il faut se souvenir que nous sommes alors au milieu des années 70 et que les requins sont très mal connus, pourtant bien des scènes - si on élimine le côté exagéré - sont crédibles. Le film est également une prouesse technique tant avec les dysfonctionnements de « Bruce », le requin blanc mécanique construit pour l'occasion, qu'avec les difficultés inhérentes à la prise de vue sous-marine.

À la suite du trentième anniversaire du film un coffret DVD collector a été réalisé, Ecranlarge.com a réalisé un dossier assez complet dessus.

Peter Benchley a écrit un article dans Audubon, 25 ans après son livre ; c'est un magnifique plaidoyer en faveur de la protection des requins.

mercredi 23 novembre 2005

Open Water de la fiction à la réalité

Tardivement, pour ceux qui n'auraient pas vu le navet « Open Water » je résume rapidement :

  • beaucoup de travail, ouf enfin les vacances en milieu tropical (les Bahamas)
  • plongée dans l'océan en binôme (par groupe de deux sans moniteur de plongée pour diriger la palanquée)
  • un couple se retrouve oublié par le bateau et dérive
  • des méchants requins deviennent insistants
  • l'homme est mort dans la nuit (pour quelle raison ? On va dire que les requins sont les suspects numéro 1)
  • la femme choisit de se noyer au petit matin
  • plan sur les recherches en mer
  • le film s'arrête là, un hélico de loué et quelques bateaux figurent dans ce dernier plan donc forcément il n'y a plus de budget

Peu de temps après la sortie de ce film en France, des touristes en Égypte se sont retrouvé dans la même situation, dans des eaux où il y a des requins en quantité y compris des requins tigres et des requins océaniques, pendant environ 24 heures. Miraculeusement les opérations de recherche les ont localisé, trouvé en bonne santé exceptée une hypothermie mais normale même si l'eau est relativement chaude (plus de 30 °C).

Ces plongeurs ont eu énormément de chance car détecter un homme à la mer en plein océan est très rare et au bout d'un laps de temps aussi long il est impossible d'estimer la dérive.

Quant aux requins visiblement manger du néoprène n'est pas leur tasse de thé.

mardi 1 novembre 2005

Requins polynésiens suite mais pas fin...

C'est toujours quand vous ne pouvez pas avoir accès aux informations qu'il se passe quelque chose... dans mon cas ma connexion Internet repose sur un téléphone portable en ce moment ce qui n'est pas particulièrement pratique et économique !

Selon Longitude 181 le gouvernement polynésien confirme vouloir s'engager dans la protection des requins.

Quelques bémols toutefois :

  • aucune date n'est fixée mais le processus sera long selon le ministre
  • le projet reste flou et ouvert au lobbying des pêcheurs

Néanmoins dans les points positifs il semble que le gouvernement veuille interdire strictement et rapidement la pêche aux requins dans les passes ; comme les passes sont les sites de plongée les plus fréquentés cela me semble être un moyen de temporiser : les pêcheurs continuent de massacrer les requins au large mais les plongeurs ont droit à quelques miettes, ni vu nu connu.

Toutefois, le ministre continue à faire allusion à l'interdiction de commercialisation des ailerons de requins, mais là aussi les termes employés sont volontairement flous : « projets », « en cours de validation ».

Il semble que le gouvernement veuille mettre en place un plan d'étude des populations de requins avant de mettre en place une législation ce qui veux dire que cela va prendre des années ; c'est également une mesure dilatoire classique : créer une commission d'étude...

Quant au « classement de certaines espèces de requins en animal protégé » c'est un peu du foutage de gueule intégral : il me semble que le requin baleine et le grand requin-marteau fréquentent les eaux polynésiennes et figurent déjà sur les listes de l'IUCN.

La surprise vient de la volonté d'interdire le feeding, tout du moins dans les passes, cette pratique est en effet particulièrement nuisible pour les requins et présente un risque d'incident ou d'accident réel.

Bref je ne suis pas tendre et reste extrêmement critique vu que de telles promesses avaient été faite il y a de cela deux ans, toutefois c'est la première communication officielle du gouvernement de Monsieur Oscar Temaru sur ce sujet donc cela bouge un peu...

L'élément extraordinaire de ce dossier ce sont les 38000 signataires de la pétition pour l'interdiction de la commercialisation des ailerons. Pour un sujet tel que celui ci c'est un réel succès et cela montre que beaucoup de personnes dans le monde comprennent le rôle indispensable des requins dans la chaîne écologique.

Voici en vrac pourquoi la protection des requins polynésiens est indispensable et souhaitable :

  • le requin n'est quasiment pas consommé en Polynésie, de plus c'est un demi dieu dans la mythologie polynésienne
  • la superficie maritime de la Polynésie est de 4,5 millions de kilomètres carrés (en gros l'Europe sans l'ex URSS) et une législation unique s'applique
  • les exportations passent par un seul point (Papeete) ce qui veut dire que les contrôles seront efficaces
  • la mise en place d'une législation de protection des requins permettra de faire boule de neige et de s'appuyer sur l'exemple polynésien auprès d'autres pays

Mais le plus important c'est vous qui, pendant ces deux années, avez revendiqué votre engagement en faveur de la protection des requins en Polynésie française auprès du gouvernement. Il est beaucoup trop tôt pour crier victoire, en revanche il n'est jamais trop tard pour dire merci pour tous les efforts accomplis en espérant que la protection des requins en Polynésie devienne une réalité.

En attendant nous ne pouvons être que vigilant.

samedi 15 octobre 2005

Jessica Alba

Je ne peux pas dire que je suis indifférent physiquement à cette demoiselle toutefois ses récentes déclarations préjudiciables aux requins pour la promotion de son dernier film commencent à m'exaspérer. En fin de compte c'est très bien résumé par Global surf news :

Hollywood or not, we are obliged to thank the shark for passing Jessica's way, giving us reason to report the "deadly incident" and display some pretty pics of Jessica.

Hollywood ou pas, nous nous devons de remercier le requin d'avoir croisé la route de Jessica, ce qui nous permet d'informer sur « l'incident mortel » [sic] et de présenter quelques images sympas de Jessica.

Pour être complet le journal défend le requin : The shark may have been attracted for a nibble after seeing the image to the left très difficile à traduire (pour moi) mais en gros les seins de Jessica ne l'ont pas laissé indifférent, c'est nettement plus subtil et drôle en version originale (ou traduite mais c'est un art que je ne maîtrise pas vraiment) et dans le contexte de la page web mentionnée.

Quand ça balance...

Puisque ces données sont publiques voici le « top 10 » des exportateurs d'ailerons de requins vers Hong Kong.

Quelques remarques toutefois :

  • les données datent de 2000
  • seules les exportations légales figurent
  • Hong Kong est considérée comme la principale plaque tournante des ailerons de requins mais ce n'est pas pas la seule
  • Ces chiffres peuvent être sujets à caution (dans un sens ou dans l'autre) suivant qu'il s'agit d'ailerons séchés ou non (au moins 40% d'écart en masse) et il n'est pas toujours possible de savoir avec certitude si la déclaration d'exportation indique cette information.
  1. Espagne, 970412 kg
  2. Taiwan, 639869 kg
  3. Indonésie, 597012 kg
  4. Émirats Arabes Unis, 498863 kg
  5. Yemen, 350052 kg
  6. Inde, 315591 kg
  7. États Unis, 298821 kg
  8. Singapour, 296720 kg
  9. Mexique, 269765 kg
  10. Japon, 254207 kg

En sachant que l'IUCN qui a préparé ce document spécifie qu'il s'agit d'ailerons séchés (moins de 3% du poids total) nous allons diviser ce nombre par 0,03 puis le diviser par le poids moyen d'un requin (15 kg). Nous avons donc maintenant par pays le nombre (en millions) de requins tués par année pour pouvoir exporter cette masse d'ailerons :

  1. Espagne, 2,15
  2. Taiwan, 1,42
  3. Indonésie, 1,32
  4. Émirats Arabes Unis, 1,1
  5. Yemen, 0,77
  6. Inde, 0,7
  7. États Unis, 0,664
  8. Singapour, 0,659
  9. Mexique, 0,599
  10. Japon, 0,564

Le total pour le « top 10 » donne déjà 9,95 millions de requins tués pour les ailerons et déclarés à l'exportation pour Hong Kong. Les 3% du poids total du requin pour des ailerons séchés me semble optimiste. Il y a 87 pays qui exportent (légalement) les ailerons de requins vers Hong Kong...

Pour information la France (métropolitaine) est classée 67ème.

Rencontre

1, 2, 3 Splash !

OK, descente dans le bleu de l'Océan Pacifique, équilibrage de la pression, on s'arrête à 25 mètres de profondeur, à 1000 mètres en dessous de nous : le plancher océanique ; le bleu omniprésent, irréel. Le courant important va nous transporter directement dans la passe. On commence à discerner le fond qui remonte abruptement à 60 mètres et puis soudain une silhouette incertaine dans le bleu, je n'ose pas y croire.

Alors que l'on lutte pour se maintenir en place, il nage avec grâce à contre courant, il ne s'approchera jamais à moins de 10 mètres, ruinant mes espoirs d'être en mesure de réaliser une photo correcte, puis finalement disparaît. On se regarde, j'ai l'impression d'avoir rêvé, mais non mes compagnons de palanquée confirment, il y a des signes qui ne peuvent pas tromper ; euphorie générale.

J'ai vidé toute ma bouteille, panne d'air, je squatte donc un détendeur accueillant puis palier, remontée sur le bateau, la routine, silence, retour sur terre.

C'était mon premier grand requin-marteau.

J'ai vu un requin baleine !

Malheureusement non en ce qui me concerne, mais si vous avez eu cette chance et que vous disposez de photographies ainsi que de la date de prise de vue et de la localisation vous pouvez aider des chercheurs à déterminer les parcours migratoires et à estimer la population mondiale du plus grand poisson du monde (sur le chemin de l'extinction).

Même une photo prise depuis un bateau peut aider sous réserve qu'elle soit prise de côté et inclue la tête du requin jusqu'aux fentes branchiales, le motif constitué par les tâches blanches est unique à chaque individu et peut suffire à une identification fiable. Un logiciel créé dans le cadre du télescope Hubble a été adapté pour réaliser automatiquement cette tâche.

La banque de données d'identification des requins baleines (en français).

N.B. : j'ai hésité entre la catégorie « Requins » et la catégorie « Open Source », en effet Internet rend possible maintenant de vrais réseaux mondiaux de coopération où chaque individu (connecté) peut apporter sa pierre à des projets qui auraient été perçus comme impossibles il y a 10 ans, n'hésitez donc pas à participer.

jeudi 13 octobre 2005

Finning et situation mondiale des requins

Cela fait des années que l'on estime le nombre de requins tués chaque année mondialement à 100 millions.

J'ai voulu essayer d'exploiter les chiffres de la FAO, puis ceux de l'importation des ailerons de requins à Hong Kong mais sans disposer des données à la source il est impossible d'obtenir des chiffres incontestables.

Donc j'ai abandonné cette idée. En revanche je compte bien démontrer pourquoi le « prélèvement d'ailerons » ou finning est une abomination et que les requins sont globalement sur le chemin de l'extinction.

Tout d'abord il convient d'expliquer ce qu'est le finning : Les requins sont rarement pêchés avec d'autres poissons car l'urée contenue dans leur sang contamine les autres poissons dans la cale et les rend non vendables, par ailleurs même si un requin peut être entièrement exploité (pas seulement en cuisine mais également en industrie) la valeur marchande est faible sauf pour une seule chose : les ailerons avec un prix au kilo d'au moins 50 €. Le finning de plus est une opération quasi industrielle (personnes sensibles s'abstenir) et les contraintes de limitation en volume de la cale ne s'appliquent guère.

Quand ces trois critères sont réunis :

  • valeur élevée
  • industrialisation
  • stockage sans coût (ou presque)

L'épuisement de la ressource n'est pas loin.

D'ailleurs ce n'est pas moi qui le dit mais M. Poon, propriétaire de la plus grande chaîne de restaurants de soupe aux ailerons de requins de Hong Kong, dans le quotidien chinois SCMP fin août 2004 (désolé je n'ai pas de lien à disposition, il faudra me croire sur parole) :

Mr. Poon said the mainland demand was so high that the company's biggest concern was securing new sources of seafood. "Some countries that supply us with abalone and shark fins are running out of stock".

M. Poon a dit que la demande [NdT : la Chine continentale] était si élevée que la priorité de son entreprise était de sécuriser de nouvelles sources pour se fournir en poissons, crustacés et mollusques. « Certains pays qui nous fournissent des mollusques et des ailerons de requins ont déjà épuisé leur stock [NdT : j'hésite à mettre capital à la place de stock]. »

La masse moyenne des requins capturés est en diminution sur 40 ans

Cette étude scientifique récente ne s'appuie que sur des données issues des pêcheries et applique des méthodes statistiques extrêmement fiables (indice de confiance de 95%).

La masse est fortement liée à la taille et est un indicateur de maturité sexuelle or les requins atteignent leur maturité sexuelle extrêmement tardivement comparé aux autres poissons, de plus le taux de reproduction est très faible toujours comparativement aux autres poissons.

L'implication évidente de ces résultats est que de moins en moins de requins capturés sont en âge de procréer donc les populations ne peuvent que diminuer.

On ne parle pas ici de tendance mais du triste constat que l'homme a pillé les océans : la masse moyenne du requin bleu est passée de 52 kg en 1950 à 22 kg en 1990. Et il n'y a pas que le requin bleu, et il n'y pas que les requins d'ailleurs, mais la faiblesse du mécanisme de reproduction des requins les exposent en première ligne.

L'homme est-t-il suicidaire assez pour exterminer les apex prédateurs qui régulent l'écosystème de 70% de la planète ? Croit-il que détruire un animal qui représente l'aboutissement de millions de kilos de biomasse et de 400 millions d'années d'évolution n'aura pas un effet par exemple sur l'absorbtion des giga tonnes de gaz carbonique en excédent dans notre atmosphère par les océans ? Il semble que oui. Comment peut-on gaspiller 95% de la masse exploitable d'un animal pour faire une soupe alors que le problème de la faim dans le monde est loin d'être règlé ?

Pour terminer sur une note moins négative, un proverbe (qui semble-t-il serait originaire du Kenia) et un lien.

La terre ne nous a pas été léguée par nos parents, mais prêtée par nos enfants.

Vous pouvez agir aujourd'hui en faveur de la protection des requins, j'expliquerai dans un prochain billet pourquoi la Polynésie française est un enjeu majeur.

mercredi 12 octobre 2005

Destruction d'un mythe

L'agence de marketing / communication Saatchi & Saatchi aime les requins. Malheureusement la campagne réalisée n'a pas eu d'écho en France et il n'y a quasiment aucune trace sur le Web. Voici l'affiche qui a été réalisée :

Bien sûr tout le monde reconnaît l'affiche du film « Les dents de la mer » mais les rôles sont ici quelque peu inversés. Voici une traduction pas parfaite en français du texte qui figure sur l'affiche :

Les terrifiants faits du terrifiant tueur n°1 de requins

l'homme

pêche au palangrier, finning, surpêche.

Alors que seulement quelques humains sont tués par des requins chaque année, des millions de requins sont tués par des humains - 100 millions rien que pour leur seuls ailerons - les populations de requins se sont effondrées et certaines espèces approchent même de l'extinction.

Retourner l'affiche du film qui a contribué pour beaucoup à la mauvaise image de marque des requins est une idée bien trouvée. Dommage que ce genre d'initiative soit trop rare.

L'Égypte devrait interdire la pêche aux requins

La pêche aux requins (qui ne vise qu'à prélever les ailerons et les exporter en Asie) est une activité lucrative pour quelques individus or la plongée sous-marine en Mer Rouge est une véritable industrie, cette industrie a compris qu'un requin vivant a bien plus de valeur qu'un bol de soupe. La majorité des plongeurs adorent voir des requins mais il n'y a pas que cet aspect, la santé d'un récif dépend directement des requins et si le récif se dégrade il y a moins d'intérêt à plonger.

C'est d'autant plus nécessaire en Égypte que le nombre de plongées dans les stations balnéaires est considérable, le milieu est donc déjà mis à mal bien que certaines mesures comme l'interdiction du port de gant visent à limiter les dégâts.

Protéger une ressource et pouvoir l'exploiter durablement c'est de l'économie mais aussi de la sagesse.

Edit : citation d'un élément très intéressant donné par Egypt Today

It has been estimated that each shark in the Red Sea generates approximately 10,000 pounds sterling in income to the country.

On a estimé que chaque requin de le Mer Rouge était générateur d'à peu près 10000 livres égyptiennes (4347 €) de revenus pour le pays.

J'ai employé le conditionnel dans la mesure où à ma connaissance le texte n'est pas encore signé et échaudé par la loi « bientôt » publiée en Polynésie française depuis plus de deux ans je reste prudent.

Espérons que dans sa version finale l'interdiction s'appliquera à toute la Mer Rouge et non pas qu'aux seuls sites balnéaires (comme aux Maldives).

Si ce texte est plutôt une bonne nouvelle son application en revanche risque d'être très délicate : l'Égypte est connue pour la corruption de ses fonctionnaires.

Sources : Longitude 181, Dive Magazine, Divernet, Egypt Today

samedi 8 octobre 2005

Elle s'appelle Nicole...

Nommée ainsi en hommage à Nicole Kidman (qui adore ces animaux), Nicole, un requin blanc femelle, a été équipée d'une balise qui enregistre la position et la profondeur en continu et qui se libère du requin au bout d'une durée déterminée afin de délivrer les données via une liaison satellite.

Jusque là rien de très extraordinaire sauf que l'examen des données en a étonné plus d'un.

On trouve des requins blancs à proximité des côtes principalement dans trois zones géographiques :

  • Afrique du sud
  • Californie / Mexique
  • Australie

Curieusement les requins blancs d'Afrique du sud sont les seuls à faire des bonds hors de l'eau pour attaquer des otaries, les autres populations n'ont pas ce comportement mais elles ont également des proies différentes.

Des expériences ont été faites pour tenter de susciter ce comportement en utilisant une otarie factice en Australie et en Californie avec succès. Un mythe s'écroula : la population des requins blancs sud africains n'a pas développée un comportement spécifique.

Mais Nicole apporte un élément que personne n'avait envisagé faute de données...

Les requins blancs effectuent-t-ils des grandes migrations ?

La réponse est maintenant oui même si la motivation de ces migrations n'est pas connue, jugez plutôt :

  • migration d'Afrique du sud vers l'Australie (11000 km !) en 99 jours
  • retour en Afrique du sud au bout de 6 mois

À la fois la distance et la vitesse constituent un record pour des poissons, le précédent record était détenu par un requin bleu vu au large de Monterey (Californie) puis quelques semaines plus tard proche des côtes du Japon.

Les données de profondeur indiquent que pendant son voyage Nicole serait restée près de la surface ce qui laisserait penser que pour se diriger Nicole exploiterait le soleil et la lune comme points de repère même si la ligne latérale est supposée pouvoir jouer ce rôle grâce aux variations de champs magnétique terrestre.

Tristement cela démontre aussi à quel point les requins sont toujours méconnus...

Sources : Cyberpresse, Science, Vol. 310 No. 5745 (accès payant), BBC News, National Geographic, Physorg

Depuis le 1/1/2005...

  requins ont été tués dans le monde. Ces prédateurs indispensables au fonctionnement de l'écosystème récifal et océanique sont menacés d'extinction.

Aidez-nous à faire des 4,5 millions de km2 de superficie maritime de la Polynésie française une réserve protégée pour les requins. Mauruuru.