Vu sur Slashdot.

Quand les limites sont franchies il n'y a plus de borne

Bravo à Sony BMG qui après :

  • avoir installé en catimini un rootkit au simple prétexte que vous vouliez écouter un CD de chez eux,
  • avoir offert une porte d'entrée par le biais de ce rootkit aux pirates du monde entier,
  • visiblement utilisé des parties de code en Open Source sans en respecter les termes de la license (ça la fout mal pour un « défenseur » de la propriété intellectuelle...) pour pouvoir réaliser son rootkit

Maintenant ce sont des conditions d'utilisation (EULA) qui dépassent (en pire) ce qu'Orwell a écrit dans « 1984 ». Donc en gros on a le droit de payer et éventuellement d'écouter de la musique mais uniquement sous certaines conditions à la discrétion de Sony BMG et non la notre.

Et tout ça certainement bientôt sur vos écrans avec la transposition de l'EUCD en France :( .

Pourtant leur métier, que je sache, consiste à diffuser et à distribuer du contenu, l'utilisateur quant à lui s'engage à respecter les lois des droits d'auteurs et à ne pas diffuser le contenu hors du cercle famillial, ça paraît simple écrit comme ça, non ?

Est-ce que ces grosses boîtes ont réalisé qu'au soi disant titre de la lutte contre le terrorisme ou le piratage elles s'attaquent directement aux libertés individuelles et au progrès ?

La circulation de l'information et des immatériels par le biais de réseaux comme Internet change forcément les sociétés, mais visiblement ça continue à échapper à beaucoup de monde...

Deux livres très intéressants (il faudra d'ailleurs que je relise le premier) sur ces changements :

  • « L'utile et le futile - l'économie de l'immatériel », Charles Goldfinger, Éditions Odile Jacob, 1994 (très intéressant car écrit avant la première bulle Internet)
  • « La théorie de la classe de loisir », Thorsten Veblen, Éditions Gallimard, 1970 (mais édité en 1899 aux États-Unis !)

Je ne peux pas résister à la tentation de citer (en usant de ce droit tant qu'il existe encore) un extrait de l'introduction du premier livre :

[...] À leur tour, les immatériels rendent l'univers économique plus complexe, plus mouvementé, plus désincarné. Leur production et leur consommation constituent souvent un jeu de mirroirs dans lequel les notions même de consommateur et de producteur, clairement séparées dans l'économie industrielle, ont tendance à s'estomper. L'économie, traditionnellement discrète et solide, est devenue un spectacle narcissique, personnalisé, volatil. [...]